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Bordeaux s'écrit au fil des jours
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19 mai 2009

Une parenthèse espagnole

297J'ai lu... J'ai aimé...

Habituellement, Sylvie Gracia passe son temps à lire et corriger des manuscrits, plutôt qu'à en écrire. Cette éditrice du Rouergue (maison qui édite entre autres Claudie Gallay) s'essaie pour la 5e fois à l'écriture pour les très pointues éditions Verticales.

Pas d'intrigue qui vous tient en haleine dans ce roman, mais plutôt une série de scènes extrêmement touchantes. Parmi elles, l'échappée sur le périph du narrateur (un prof quinquagénaire) accompagné de gosses de la cité, ou encore sa rencontre avec les rescapés de l'incendie de l'hôtel de l'Opéra. (Ce drame qui causa durant l'été 2005 la mort de plusieurs africains vivant dans ces hôtels parisiens insalubres). Le roman pourrait être juste écrit pour cette scène d'une force inouïe, d'où s'échappe la rumeur des sacrifiés de notre société : "Le micro a craché, une voix est venue, éraillée, Nous travaillons pour vous, nous faisons vos poubelles, nous faisons vos ménages, la voix montait du ventre vers le ciel gris barré de nuages".

Deux figures viennent hanter l'auteur tout au long du roman : celle de Luz, une femme qu'il a aimée mais qui s'est auto-détruite. Et celle de son père, réfugié espagnol qui a fui le franquisme, et qui va l'entraîner, avec ses filles, dans un périple dans son village natal : la fameuse parenthèse espagnole. Là, enfin, les deux histoires vont s'effleurer, avec beaucoup de finesse, à l'instar de ce roman : "Luz est à mes côtés, silencieuse pendant ces milliers d'heures passées à la recherche du tombeau dans lequel j'embaume sa vie, comme j'embaume celle de Ramon, de Capa et d'Orwell, ou bien d'Antonio".

Rosa Rose

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