Portraits chinois croisés
Si tu étais un mot ?
Rosa Rose : «
Elle » parce que la féminité est une part intégrante de ma sensibilité
et de ma façon d'appréhender la vie en général, et mon métier en
particulier.
Philomène : «
Créer ». La créativité, l'invention, c'est ce qui me fascine le plus
chez les autres. C'est un moteur extraordinaire dans la vie et la plus
belle preuve en soi qu'on est vivant, non ?
Si tu étais un lieu ?
Rosa Rose : La place des Chartrons, parce que c'est convivial, branché et authentique
Philomène : Un sentier pour courir, pas loin de la mer.
Si tu étais un souvenir ?
Rosa Rose :
Quand j'étais enfant et que j'allais jouer avec ma cousine dans les
blockhaus sur les plages océanes du Cap-Ferret. Depuis la plupart
d'entre eux ont été engloutis sous l'eau, et le Cap-Ferret est devenu
un endroit très chic...
Philomène :
ma toute première interview. C'était Luc Besson, pour la sortie de son
film sur le monde sous-marin, Atlantis. Il avait la grippe, il m'a reçu
allongé dans son canapé. Il était fasciné à l'époque par la raie manta.
Il mimait ses mouvements, il parlait d'elle avec une émotion énorme...
On a bu du thé et mangé des petits beurres pendant 2 heures.
Si tu étais un livre ?
Rosa Rose :
Quelle dure question pour quelqu'un qui passe sa vie à lire ! « Belle
du Seigneur » d'Albert Cohen, une merveilleuse histoire d'amour qui m'a
transportée.
Philomène : 1 seul ?!! Alors, un livre d'Henri Bauchau. Non, deux : « L'enfant Bleu » et « Œdipe sur la route », je garde les deux !
Si tu étais une personnalité médiatique ?
Rosa Rose : Bernard
Rapp dont j'appréciais l'élégance et l'érudition. Son émission « Un
siècle d'écrivains » a été un déclencheur. J'ai eu la chance de
l'interviewer. Je voudrais rajouter Olivia de Lamberterie, critique
littéraire passionnée et intègre. Elle m'a ouvert les portes d'un
métier passionnant.
Philomène :
J'aime le journalisme que pratique Isabelle Giordano. Déjà, quand elle
interrogeait les stars de cinéma pour Canal +, il y a quelques années,
elle le faisait avec une très belle écoute. J'aime bien l'écouter
aujourd'hui sur France Inter dans « Service Public ». Elle est très
pro. Son émission nourrit et invite à réfléchir sur ce qui nous
entoure. Tout ce que j'aime en tant que lecteur ou auditeur.
Si tu étais un plaisir/une saveur ?
Rosa Rose : Je suis une fan de cuisine italienne, alors je vais dire un bon plat de pâtes accompagné d'un verre de vin (rouge ou blanc, c'est selon...)
Philomène : Je
vais être très honnête : le Prince au chocolat trempé dans le thé. Je
le pratique depuis 30 ans, sans me lasser. Bordeaux, ses cannelés et
ses huitres n'ont rien pu y changer...
Si tu étais un vêtement ?
Rosa Rose : Un
imper Burberry's rose que je me suis offert il y a presque 10 ans !
Une folie pour une étudiante... mais je l'aime toujours autant.
Philomène :
J'hésite entre un jean et des converses... mais pour finir, je
choisirais peut-être plutôt une écharpe, parce que je suis hyper
frileuse.
Si tu étais un regret ?
Rosa Rose :
Celui de n'avoir jamais publié ma thèse de doctorat d'histoire qui
portait sur la vie quotidienne des juifs en Aquitaine des années 20 à
1950.
Philomène : J'ai du mal avec les regrets, c'est comme avec le futur... Le regret de ceux qu'on a perdus, forcément.
Si tu étais une devise ?
Rosa Rose : Notre
vie est un livre qui s'écrit tout seul. Nous sommes des personnages de
roman qui ne comprennent pas toujours bien ce que veut l'auteur.
(Julien Green)
Philomène : « Ceux qui rêvent le jour auront toujours un avantage sur ceux qui ne rêvent que la nuit » Edgar Allan Poe
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